CINEMA DE L'IMAGINAIRE

DEVIL de John Erick Dowdle

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DEVIL de John Erick Dowdle

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Origine : U.S.A.(2012) – Genre : Horreur, thriller – Durée : 01h20

Avec : Chris Messina, Logan Marshall-Green, Bojana Novakovic

Résumé : À Philadelphie, cinq individus débutent leur journée le plus banalement du monde. Ils pénètrent dans un immeuble de bureaux et montent dans l’ascenseur. Personne ne se connaît ni ne se salue. Ils n’auront à partager cet espace clos que pour un court instant. Mais, quand l’ascenseur reste bloqué, ce qui semblait aléatoire, s’avère vite parfaitement intentionnel, et leur sort ne leur appartient plus. Ces cinq inconnus vont voir leurs secrets exposés au grand jour, et chacun va devoir répondre de ses fautes. Doucement, méthodiquement, leur situation évolue de la simple contrariété à l’angoisse, puis à l’horreur totale.

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Le diable sonne plus deux fois …

 Il est de ces petites friandises sucrées et gourmandes dont on ne se lasse pas. Devil en fait partie pour notre plus grand plaisir. Rien de vraiment transcendant donc, mais on se laisse facilement envoûter par cette pellicule généreuse, efficace et son récit attractif grâce au talentueux réalisateur qui dès le début, installe une ambiance qui nous glace très vite l’échine, et ce, dès le générique.

De plus, l’utilisation du format large par le cinéaste contribue énormément à la réussite du film, car la caméra, au lieu de privilégier une ambiance anxiogène et étouffante ou autres effets racoleurs à base de scarejump, préfère capter les comportements humains, privilégiant toujours le malaise et la tension, offrant ainsi une réelle épaisseur à l’intrigue qui est somme toute vraiment classique.

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En bon technicien, le réalisateur John Erick Dowdle (En quarantaine) se met vraiment au service de son histoire en utilisant à merveille tout les procédés cinématographiques pour nous immerger rapidement dans un huis-clos. Un ascenseur plus précisément. Ainsi, après cet hypnotique générique ou la caméra retournée à 180° transforme une ville et ses bâtiments en lieu de cauchemar, on nous présente avec un malin plan séquence les cinq protagonistes dans le hall d’un building avant que ceux-ci n’entrent et se retrouvent coincés dans un ascenseur. Voilà, le ton est donné !

Nous somme donc à la fois dans un huis clos horrifique, mais aussi dans un film policier qui emprunte énormément au thriller. Car la diabolique aventure n’a pas lieu que dans l’ascenseur. Le service de sécurité et un policier peuvent en effet communiquer avec les personnages, et fait plus étrange encore, l’électricité semble bel et bien fonctionner. Entre les enquêtes du flic et le premier meurtre commis dans l’obscurité tombé soudainement dans l’ascenseur, tout le monde commence à devenir fou. Surtout les quatre survivants qui s’accusent très vite à tour de rôle.

A la fois envahit par leur sentiment de culpabilité et leur paranoïa, personne n’est vraiment tranquille et tout le monde se suspecte quand, une nouvelle fois, l’obscurité s’empare des lieux pour faire une nouvelle victime. Pendant ce temps, le flic découvre qu’il existe peut être un lien entre les protagonistes. Un lien aussi improbable que maléfique.

Bref, le film est plutôt bien rythmé et bien interprétés et s’il n’invente absolument rien, l’amateur bon public de ce type de film ne sera pas déçu car les codes du film policier comme les codes du film d’horreur s’équilibrent à merveille jusqu’à la révélation finale. Autant le dire, les réfractaires à la religion le trouveront insupportable. Car si on s’attarde sur la morale complaisante de la toute dernière scène, tout le plaisir et toutes les sensations qu’on a éprouvés retomberont aussi sec.

Mais si on se laisse emporter par l’ivresse, le charme et les clichés du genre en tolérant le propos religieux, qui existe surtout pour rendre la mythologie du film cohérente (car si le Diable montre le bout de son nez, alors Dieu montrera le sien, forcément !), on ne peut bouder devant ce petit film d’horreur d’excellente facture qui ne laissera pas indifférent les amateurs du genre.

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Ecrit et publié par Mathieu Breuillon

BANDE ANNONCE :

https://www.youtube.com/watch?v=Oz_TLbzyEfg

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